Jacques-Henri Michot

né le 7 octobre 1935. Élève de l'École normale supérieure, agrégé d'allemand, il a enseigné, de 1967 à 1995, la littérature comparée à l’université Lille-III.

Avec Un ABC de la barbarie, publié en 1998 aux éditions Al Dante, Jacques-Henri Michot a d’emblée donné à lire ce qu’il n’a cessé depuis d’explorer et d’amplifier : une écriture sachant allier l’exigence extrême d’une langue pensive à la sensibilité que soutiennent l’érudition et la passion d’un lecteur, d’un mélomane et d’un cinéphile.

Attentive au procès chaotique de l’Histoire autant qu’aux parcours et aléas de l’expérience subjective (l’aventure amoureuse, politique), cette écriture se déploie sous l’aspect d’une composition quasi musicale, souvent âpre mais toujours raffinée, où se tressent et se croisent des notations, des remarques d’ordre réflexif, des citations, qui sont chaque fois autant d’opérateurs critiques pour exposer l’état du monde comme il va et inventer les moyens d’y conduire coûte que coûte une vie digne d’être vécue.

Nourris par la fréquentation des classiques (dont Robert Burton, Chamfort, Joubert…), par celle d’écrivains du XX^e siècle (par exemple Kafka, Brecht, Pessoa, Beckett, Leiris, Barthes, Perec, Bernhard), de philosophes d’hier (Spinoza) et d’aujourd’hui (Deleuze, Badiou, Rancière), les livres de Jacques-Henri Michot ont ceci de singulier qu’en mettant en tension de façon renouvelée la rémanence du passé et l’énigme du présent, ils ne s’autorisent que de l’inactuel. En ce sens, ils sont proprement contemporains.

Derniers temps — Un capharnaüm